Grenoble-Alpes Métropole va se doter d’un nouvelle chaudière au bois baptisée Biomax qui alimentera entre 15 000 et 20 000 logements en chauffage urbain et 10 000 logements en électricité.
Elle porte le nom d’un super-héros. Mais c’est une chaudière au bois. Biomax est le future centrale de la Métropole qui sécurisera le réseau de chauffage urbain. Bientôt construite sur la Presqu’île de Grenoble, elle permettra d’atteindre les objectifs du Plan Air Energie Climat adopté en 2015 par la Métropole: 20% des énergies renouvelables produites localement en 2020 et 30% en 2030.
“La transition énergétique est la colonne vertébrale des politiques métropolitaines, a rappelé mardi Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, lors de la présentation du projet. Nous suivons donc une ligne forte: réduire notre dépendance aux énergies fossiles, notre addiction à tout ce qui est carbonisé. Car ces énergies sont polluantes, limitées en ressources et d’un coût qui peut être variable”.
Du bois produit localement
Biomax repose sur le principe de la cogénération, c’est-à-dire qu’elle produira de la chaleur et de l’électricité à partir d’un générateur de vapeur de 40 MW. La chaleur sera, à la fois, diffusée dans le réseau de chauffage urbain (qui alimente déjà 46 000 logements, soit environ 100 000 personnes) et utilisée pour produire de l’électricité via un groupe turbo-alternateur.
A terme, la centrale produira 220 GWh d’énergie par an (183 GWh de chaleur et 37 GWh d’électricité). Elle permettra d’alimenter entre 15 000 et 20 000 logements en chauffage urbain et 10 000 logements en électricité. Elle permettra également de pallier la fermeture programmée en 2020 de la chaufferie au fioul lourd du CEA.
La centrale consommera environ 85 000 tonnes de bois par an: 92% proviendront de plaquettes forestières et 8% de bois recyclé. La totalité de ce bois sera issue de la région puisque la distance moyenne d’approvisionnement est de 60 km autour de Grenoble. L’approvisionnement s’effectuera en Isère et sur une partie de la Savoie dans des forêts durablement gérées (certifications PEFC, FSC…).
Une économie de 12 000 tonnes de CO2
Même si la chaudière brûle du bois, Biomax promet d’être peu polluante. “Quand le bois est brûlé à très haute température, le niveau d’émission de particules fines est très faible”, a rappelé Bertrand Spindler, vice-président de la Métropole en charge de l’énergie.
D’un coût de 57,5 millions d’euros HT, la centrale constitue le plus gros investissement sur le réseau de chauffage urbain depuis 1992, année de mise en service de la centrale de la Poterne et de l’agrandissement de l’usine d’incinération des déchets d’Athanor.
Avec 170 km de tuyaux, ce réseau est le deuxième de France (après Paris). Il brûle aujourd’hui 61% d’énergies renouvelables (ou de récupération) dans ses chaudières: ordures ménagères, farines animales ou bois. Avec Biomax, ce taux passera à 70%, ce qui permettra une économie d’environ 12 000 tonnes de CO2 par an.
Le conseil métropolitain étudie l’avant-projet définitif Biomax le vendredi 24 mars en séance plénière. L’enquête publique devrait être lancée cet automne, et les travaux démarrer début 2018, pour une livraison prévue en mars 2020. La centrale emploiera 17 personnes.
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