Les premiers travaux du projet Cœurs de Ville/Cœurs de Métropole n’ont pas provoqué de congestion ni entamé le dynamisme du centre-ville de Grenoble. Bien au contraire.

Il y a un an, la Métropole lançait le projet Cœurs de ville/Cœurs de Métropole, avec un objectif : renforcer l’attractivité des centres-villes et centres-bourgs de son territoire grâce à des aménagements urbains et une plus grande piétonisation de l’espace public. À l’époque, l’opération avait provoqué des inquiétudes des commerçants et des automobilistes, en particulier à Grenoble. Un an après le début des travaux, les premiers chiffres tendent à démontrer qu’elles n’étaient pas fondées.

Un observatoire a été créé en effet pour recueillir et analyser de nombreux indicateurs (recueillis en partenariat avec l’opérateur téléphonique Orange) pouvant évaluer le projet Cœurs de ville/Cœurs de Métropole : la circulation, les modes de déplacement, la fréquentation du centre-ville, des transports en commun et des parkings, la pratique du vélo, l’usage de la marche ou encore l’attractivité économique et commerciale.

« On nous annonçait le chaos, rappelle Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole. Mais la catastrophe annoncée n’est pas arrivée (…). Aujourd’hui, les signaux sont même au vert ». Le maire de Grenoble, Éric Piolle, renchérit : « La tendance est en effet positive (…). Le projet prend forme petit à petit, et le doute qui pouvait animer certains au départ laisse la place désormais à de l’impatience ».

La vacance commerciale en repli

Concrètement, « la fréquentation du centre-ville est restée stable, note Yann Mongaburu, président du SMTC (Syndicat mixte des transports en commun). En revanche, les modes de déplacements pour accéder au centre-ville ont sensiblement évolué ». L’observatoire a constaté, par exemple, une baisse de l’usage de la voiture de 4% aux entrées et de 3% aux sorties du centre-ville depuis la mise en place du nouveau plan de circulation. Il n’y a donc pas davantage d’embouteillages qu’avant.

La vente d’abonnement pour les parkings couverts de la Métropole a connu une croissance de 4% entre 2016 et 2017 pendant que l’usage des parkings-relais était en hausse de 7%. Les deux lignes Chrono empruntant l’axe Rey-Agutte Sembat ont vu également leur fréquentation augmentée de 7% pour la C1 (Meylan-Jean Macé) et de 6% pour la C4 (Eybens-Victor Hugo). Enfin, la pratique du vélo est aussi en hausse : +5% entre 2016 et 2017. Même tendance pour la marche : +3%.

Du côté des commerces, là-aussi, les chiffres demeurent positifs. La vacance commerciale, c’est-à-dire le nombre de locaux commerciaux ne trouvant pas preneurs à la location, se trouve en léger retrait. Entre 2017 et 2018, elle est passée de 8,8% à 8,3%. Selon Procos, la fédération du commerce spécialisé, la moyenne nationale se situait à plus de 11% en 2017. Le gouvernement vient d’ailleurs d’annoncer un plan de revitalisation de plus de 200 centres-villes français, baptisé « Action cœur de ville », pour cinq milliards d’euros sur cinq ans.

Une nouvelle société foncière

Plusieurs actions ont été lancées pour soutenir les commerçants pendant les travaux. Une animatrice, dont le revenu est financé à 90% par la Métropole, a été embauchée par l’association Label Ville. Elle est chargée de mettre en place des animations pour dynamiser le centre-ville. Parallèlement, la Métropole soutient ou organise diverses animations comme le Bal des quais (pour lequel un appel à candidatures est lancé) ou la Descente des alpages. Le conseil métropolitain a également voté l’exonération de la redevance d’occupation du domaine public des commerçants implantés dans les zones de chantier les plus touchées par les travaux.

Enfin, Guy Jullien, vice-président de Grenoble Alpes Métropole délégué aux commerces, a annoncé le lancement d’une étude, en partenariat avec l’Établissement public foncier local, pour créer une société foncière dont l’objet sera d’acheter les locaux commerciaux vacants afin de les rénover et de les mettre à la location (à des prix modérés). Déjà utilisé dans plusieurs villes de France (Paris, Bordeaux, Toulouse…), ce dispositif est un outil supplémentaire pour lutter contre la vacance commerciale et dynamiser le centre-ville. « J’espère pouvoir le mettre en place avant la fin du mandat », a indiqué Guy Jullien.

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