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À travers 9 interviews publiées successivement sur son site internet et les réseaux sociaux, le groupe d’élu-e-s du Rassemblement a souhaité prendre le temps d’un premier bilan après 1 an de Métropole. Engagés au sein de la Métropole grenobloise, les membres de l’exécutifs et président-e-s de commissions du Rassemblement ont répondu chacun à trois questions : l’occasion de faire le point sur le travail engagé (ou déjà accompli), leurs objectifs et axes de travail ainsi que les perspectives dans leurs champs politiques respectifs pour les années à venir. Lire l’article : Un an de Métropole : « Anticiper pour ne pas subir » – Le Rassemblement Citoyen Solidaire Écologiste à Grenoble-Alpes Métropole

« Je suis optimiste sur le repositionnement de l’environnement au cœur du projet de territoire »

Jérôme Dutroncy est vice-président « Environnement, air, climat et biodiversité »

Au terme de cette première année de Métropole, qu’est-ce qui a marqué vos prises de responsabilités ?

Élu « novice », c’est indéniablement la découverte du fonctionnement interne de l’institution qui me marque ; à cela ajouté le passage en Métropole qui a brouillé les lignes. Côté politique, une difficulté à jouer collectif et à construire notre projet commun, même si le pacte de majorité est indiscutablement le lien qui nous lie. La lutte sous-jacente est parfois intense contre la « gouvernance par les maires », héritée de l’agglomération précédente peu intégrée politiquement. De mon expérience limitée, j’observe que la manière de faire est au moins aussi cruciale que le contenu. Elle la précède même. Je suis stupéfait par la quantité d’énergie qu’il faut déployer pour être informé des projets d’envergure, qui devraient être portés par l’exécutif tout entier et validé par les élus et non simplement par les directions de services. J’en tire des leçons pour l’avenir. Redonner la décision aux élus et repenser notre gouvernance des services par un exécutif unitaire est primordial.

Quels objectifs, axes et priorités politiques portez-vous au sein de la majorité ?

L’urgence à construire le contenu concret de notre projet de territoire est à mon sens de plus en plus prégnant. Nous fonctionnons trop souvent encore en silos. Cette manière de faire produit de réelles pertes de qualité des projets, tend à mettre en compétition des aspects par rapport à d’autres, l’aspect environnemental étant relégué à une forme de luxe ou mal appréhendé comme c’est le cas des espaces naturels, historiquement considérés comme des équipements de loisirs ! Définies désormais comme des priorités secondaires… Mon objectif est de constituer une meilleure lisibilité du lien entre les thèmes, leurs rôles respectifs et définir clairement les aspects environnementaux incontournables. L’existence d’un vice-président à la transition énergétique m’a relégué depuis cette année à un rôle secondaire sur certains sujets (pourtant porteurs de transversalité) comme le territoire à énergie positive pour la croissance verte (TEP-CV), et constitue parfois un frein, là où inversement cela pourrait être un accélérateur s’ils jouaient le jeu (nouveaux services). Il y a dans les bureaux de la métropole (et des communes) des compétences qu’il est nécessaire de faire s’épanouir. Les référentiels sont légions mais souvent mis sous le tapis ou peu diffusés dans les services. Je souhaite pousser fortement cette méthode d’acculturation transverse qui devrait structurellement apporter beaucoup pour l’environnement. Alliée à une perspective de participation citoyenne accrue, je suis optimiste sur le repositionnement de l’environnement au cœur du projet de territoire. Les principes des délibérations cadre sont souvent très ambitieux mais inappliqués car aucunement suivis de réels indicateurs. Je porterai au-delà de ma délégation la cuisante nécessité de suivre si les objectifs sont atteints et asservir nos politiques si ce n’est pas le cas.

Quelle(s) perspective(s) pour cette rentrée 2015 et l’année 2016 à venir, voire au-delà ?

Cette fin d’année, marquée par l’aboutissement de préparations sur la politique de lutte pour la qualité de l’air et contre le dérèglement climatique (via la COP21) va permettre de mettre en lumière une partie de cette vision. Le Projet agro-environnemental et climatique (PAEC) au travers de l’engagement niveau 2 en septembre, et 3 en janvier 2016, devrait être l’amorce d’une réelle politique climatique systématisée et ambitieuse. Un nouveau Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) verra également le joure. En parallèle, la culture de la nature en ville et son lien direct jusqu’aux espaces naturels à repenser comme des espaces publics est un enjeu qui devrait traverser le débat de l’intérêt métropolitain. La métropole apaisée, la réflexion sur le guide des espaces publics et la voirie devra intégrer ces aspects de végétalisation urbaine (qui est liée à la perméabilisation portée dans le PAEC) et qui sera accompagné d’une délibération cadre pour la biodiversité. Un autre des aspects de notre politique d’aménagement du territoire : l’anticipation de la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) sera un gros sujet.

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