“J’ai mis un point d’honneur à renverser la hiérarchie de notre relation à la question de l’habitat : l’habitant qui était le point d’arrivée des politiques publiques est devenu leur point de départ. On retrouve cette démarche dans tous les projets que j’ai porté, à commencer par le programme local de l’habitat, que nous voulions ambitieux écologiquement et socialement, et qui répond à la demande croissante en logement dans la Métropole.“

 

Christine GARNIER, vice-Présidente déléguée à l’Habitat, au logement et à la politique foncière

🏘 BUDGET 

-> Investissement : 1,8 millions € / an

-> Fonctionnement : 630 millions € / an

🏗 OBJECTIFS 

-> Produire 1300 logements sociaux / an
-> Réhabiliter 2000 logements / an

Au terme de 3 ans et demi de Métropole, qu’est-ce qui a marqué votre 1ère partie de mandat ?

 

Dans cette large délégation qui touche à tous les aspects des questions et problématiques de l’habitat, du logement et de la stratégie en matière de foncier, c’est l’élaboration du Programme local de l’Habitat 2017-2022 lancée en novembre 2015 qui m’a beaucoup occupée. Après 2 ans de rencontre des citoyens, acteurs de terrains, élus et services des communes de la Métropole afin de le co-construire, il a été adopté en novembre 2017. Notre approche a été de mettre l’habitant au centre de la question de l’habitat, la priorité faite à la réhabilitation et de poursuivre la production de logements pour répondre aux besoins qui continuent à augmenter notamment en logements sociaux, et ainsi respecter la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain).

Dans ce cadre, nous avons mis en place un service métropolitain d’accueil du logement social, avec cinquante guichets répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, pour plus d’information, de transparence et d’accompagnement des demandeurs les plus en difficulté. Des critères d’attribution améliorent les possibilités d’accès de tous à toutes les communes. De plus, avec la location choisie, 20% des logements sociaux font maintenant l’objet de petites annonces afin que les demandeurs puissent se positionner personnellement sur les logements.

Concernant l’amélioration de l’habitat, le programme Mur/Mur 2 , dispositif d’isolation du bâti par l’extérieur, a pris la suite de Mur/Mur en élargissant à tous les types de logement, individuel comme collectif, et quelle que soit leur date de construction. Il concerne près de 10 000 logements métropolitains, un dispositif qui permet aux habitants de faire des économies d’énergie allant jusqu’à 50% de leurs dépenses de chauffage. Ce programme est un levier important de la transition énergétique et écologique, et aussi un outil de solidarité car ce sont les ménages les plus pauvres qui subissent aussi la précarité énergétique.

La mobilisation du droit de préemption urbain,  permet de lutter contre la spéculation et de réserver des terrains pour des projets publics. La dépollution de sites permet de les recycler et ainsi de sauvegarder les surfaces agricoles. Avec l’Établissement public Foncier local, que je préside, nous avons pu participer aux expérimentations menées par des associations et la Ville de Grenoble pour l’occupation des logements vides en les conventionnant avec des SDF.

Globalement, notre stratégie foncière et la montée en compétence de la Métropole sur le logement, notamment via le passage sous l’égide métropolitaine du bailleur social Actis, permet de poursuivre la mise en œuvre du Programme Local de l’Habitat, plan guide de notre stratégie en matière de logement métropolitain jusqu’en 2022. Il répond à notre volonté à la fois d’avoir plus de logements abordables et de qualité, via la réhabilitation et la rénovation, mais aussi la production de logements prioritairement dans les communes en carence de logements sociaux.

Quels sont vos objectifs, dossiers et priorités pour 2018 et les années qui suivent ?

Cette année est très chargée avec la mise en œuvre, déjà lancée, de l’ensemble des 30 fiches-actions du PLH.  La priorité est la signature du Nouveau Programme national de Renouvellement Urbain des Villeneuves Grenoble et Echirolles (NPNRU) qui inclut pour la première fois des logements privés, laissés de côté depuis longtemps. Avancer sur cet important dossier, parfois complexe, après de nombreuses années de négociation avec nos partenaires institutionnels et un travail de concertation mené sur le terrain est prioritaire. Nous arrivons enfin à l’aboutissement, pour transformer ces quartiers emblématiques de la Métropole grenobloise en une nouvelle centralité Sud. La lutte contre la vacance va s’amplifier avec la mise en œuvre de Louez Facile, dispositif sécurisant de conventionnement social dans le privé.

Nous devons poursuivre le travail de concertation et d’évaluation engagé dans l’élaboration du programme local de l’habitat, via la mise en place d’un comité d’habitants au cœur de la politique de l’habitat métropolitaine.

Nous serons également attentifs aux changements législatifs en cours, notamment à la future loi logement, dite « Elan », qui va impacter durablement l’organisation des bailleurs  sociaux, en plus des baisses d’APL et hausse de TVA imposées cette année. Nous mettons tout en œuvre pour garder notre ambition en termes de logement intacte. Nous alertons en ce sens régulièrement le Gouvernement.

En juin 2018, lobservatoire des loyers que nous avons mis en place nous a rendu sa deuxième année de résultats avec en ligne de mire un potentiel agrément pour l’encadrement des loyers sur notre territoire

Enfin, nous créerons prochainement un Office Foncier solidaire pour aider les ménages à accéder à la propriété.

On en parle dans la presse