“Prévenir et lutter contre les violences sous toutes ses formes, promouvoir l’égalité femme-homme et les accès aux droits pour l’ensemble des métropolitains.”

 

Suzanne DATHE, conseillère métropolitaine déléguée à la Prévention de la délinquance

👩‍🏫BUDGET 

-> Fonctionnement : 4.1 millions € / an

🎒 OBJECTIF 

-> “Aller vers” les jeunes de 11 à 21 ans
-> Couvrir territoire de vie et réseaux sociaux

Au terme de 3 ans et demi de Métropole, qu’est-ce qui a marqué votre 1ère partie de mandat ?

La découverte de la vie politique a été d’abord un temps d’appropriation des thématiques, rouages, fonctionnement avec les différents partenaires institutionnels et élus du territoire. La Métro est devenue une Métropole en janvier 2015 et de nombreux transferts de compétences depuis les communes vers la Métro sont venus modifier ses responsabilités.

L’élaboration et la signature du Contrat de Ville en 2015, a été le point de départ de ma prise de responsabilité : définir les orientations sur lesquelles les différents acteurs, institutionnels et associatifs, vont concentrer leurs efforts : l’égalité Femme-Homme, l’accès aux droits, la diminution de la violence intrafamiliale et faite aux femmes, la santé, l’insertion économique, … Nous avons particulièrement veillé à ce que ce contrat soit rééquilibré territorialement pour répondre aux enjeux sociaux de chaque territoire de la Métropole.

La Métropole n’a pas les pouvoir de police (resté dans les communes/ dans les mains des maires) mais elle a toute sa place dans la mise en lien et d’appui auprès des communes sur les questions de prévention de la délinquance. C’est pourquoi  nous avons fait rajouter dans « La Stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance » un 4ème volet (voté  en mars 2017 par 122 voix, sur 124) sur la mise en place par la métropole de groupes de travail thématique, de territoire, de formations d’élus et d’accompagnement avec et entre des petites et moyennes communes sur les questions de la délinquance, une délinquance qui ne s’arrête pas aux limites communales.

Au 1er Janvier 2017, en application des dispositions de la loi Notre, nous avons fait le choix, en responsabilité, de transférer à la Métropole la prévention spécialisée jusqu’alors  mise en œuvre par le Département. Cela a permis de sauver, en les pérennisant, ses financements. En effet le nouvel exécutif du Département avait engagé de larges coupes budgétaires en la matière qui, à brève échéance, aurait fait disparaître cette politique publique pourtant essentielle pour nos jeunes métropolitains !  Après une année de travail, de concertations et de diagnostic avec les acteurs de terrains, les structures associatives, les habitants et les communes concernées, nous avons adopté la Stratégie territoriale de prévention spécialisée 2017-2020. Nous avons élargi l’âge des jeunes pouvant être suivis de 11 à 21 ans (avant 12 – 18 ans) et avec une attention particulière vers les jeunes en ruptures scolaires et sociales. Nous innovons dans cette action sociale avec la mise en place d’une équipe d’éducateurs spécialisée qui sera dédiée au suivi des jeunes en errances sur toute l’agglomération.

Des missions « d’aller vers » sont ainsi mise en avant pour les éducateurs sur le terrain, car nous souhaitons vraiment redonner du sens à cette mission essentielle de prévention et de médiation au cœur de nos quartiers.

Nous avons su innover avec la mise en place obligatoire de conseils citoyens dans les quartiers prioritaires de la ville, avec une place importante réservée aux personnes qui ne s’expriment que très peu. Nous ne devons cependant pas relâcher nos efforts et veiller à toujours aller au contact des associations et citoyens des quartiers politiques de la ville pour continuer notre démarche.

Quels sont vos objectifs, dossiers et priorités pour 2018 et les années qui suivent ?

Face à un contexte budgétaire extrêmement contraint, nous pouvons cependant nous réjouir d’avoir pu financer toutes nos actions du contrat de ville car notre organisation se base sur la confiance avec les acteurs associatifs. Nous les finançons en amont, cela nous a évité – de la part de l’État – l’écueil des coupes des budgets non engagés au cours de l’été 2017.  Nous continuerons dans cette veine pour 2018 et les années suivantes, en veillant au respect de nos engagements mutuels et aux résultats sur le terrain. Cette pratique, apaisante pour les associations se répercutent auprès des populations qu’elles rencontrent et permet un dialogue plus serein et surtout de la continuité dans la durée sur ce travail de fond.

Nous poursuivrons le travail engagé d’une plus grande répartition géographique de la prévention spécialisée, considérant que le travail sur le terrain nous montre clairement que les jeunes sont mobiles sur tout le bassin métropolitain et ne s’arrête pas aux frontières des communes.

Je souhaite également que nous allions plus loin dans notre engagement en partenariat avec le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CISPD) sur les questions de jeunesse  et de  développer notre participation dans l’accueil des travaux d’intérêts généraux à la métropole. Cette réflexion s’accompagnerait d’une étude de faisabilité d’une ferme pédagogique métropolitaine pour accompagner les personnes sorties de prison.

En santé – outre le soutien aux ateliers de cuisine visant à une meilleure alimentation, nous avons mis l’accent sur des interventions en milieu scolaire sur l’éducation et les soins buccodentaires. L’objectif serait de pouvoir mettre en place un temps de brossage de dent fait à l’école maternelle et primaire.

Enfin, plusieurs  études sont en cours sur les conséquences sur la santé et sur la vie familiale dans la consommation de drogue et d’alcool, sans oublier  les écrans, qui ont aussi des conséquences multiples sur nos métropolitains. Cette étude devrait nous aider dans la mise en place d’actions et d’informations plus ciblées auprès des jeunes mais aussi auprès de tous les acteurs qui les accompagnent.