Entre les trois massifs qui surplombent Grenoble, la nature s’exprime énormément (surtout hors des murs de la ville). Or, dans une métropole contrainte, les terrains viennent à manquer notamment aux portes du Vercors où les derniers champs sont artificialisés. Pourtant, la nature résiste en différents points de la ville. L’homme n’y est pas pour rien.

Au sommet de la Bastille, le point dominant de la ville, un océan de béton semble faire face. Pourtant, depuis le point de vue, l’on remarque que les espaces verts ne manquent pas (le parc Paul-Mistral est gigantesque). L’on peut aussi se perdre dans la forêt de la Bastille, qui s’étend au pied de la ville. Le vent y est rafraîchissant et permet aux citadins courageux – les pentes sont abruptes et parfois très fournies en ronces – d’oublier un temps la cité omniprésente et sa chaleur.

Les jardins par dizaines

Autre idée pour lutter contre la chaleur urbaine : les jardins partagés. L’on ne peut pas ignorer la présence, sur les pentes de cette même Bastille, de l’un des pionniers dédié à l’agro-écologie : l’association Amca (Atelier multidisciplinaires des Cairns). Elle gère depuis plusieurs années ce havre de paix qui s’est logé aux pieds des murailles de l’actuel musée Dauphinois. Le jardin s’ouvre d’ailleurs de façon hebdomadaire aux curieux et adhérents pour partager les fruits de la terre.

Le verger Essen’ciel, tout près du carrefour de Catane

Le verger Essen’Ciel est aussi l’un de ces anciens jardins qui promeut la permaculture. Ici, il n’y a pas de rang de légumes bien propre, mais des plantes, qui poussent en harmonie les unes avec les autres, dans un cadre extrêmement contraint. La rocade de Grenoble, la rue Ampère et le parking de Catane encadrent la parcelle qui a réussi à attirer les insectes (qui bénéficie d’un hôtel sur la place) et les animaux de toutes sortes.

Enfin, dans le quartier Chavant, une toute nouvelle initiative lancée par l’association « Happy Hoche », dédiée « à l’agriculture urbaine tout en créant du lien social », et installée place Valentin-Hauy. Sur le toit d’un parking appartenant à Actis, l’association tente de faire revenir la nature entre les hauts murs de béton.

Un mikado de parcs

La Métropole aussi veut mettre son grain de sel dans l’aménagement d’espaces verts. Mais elle a décidé de renverser la réflexion et évoque depuis plusieurs mois le projet Mikado. Ayant intégré le fait que l’urbanisme trop contraint de l’agglomération interdit tout nouveau parc, la collectivité a choisi de se centrer sur un projet de trames vertes et bleues « contribuant à l’amélioration de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d’eau », selon l’État. Comme le célèbre jeu, le projet métropolitain vise à faire réaliser des continuités vertes entre différents points de la ville, entre Sassenage, Grenoble et Saint-Martin-le-Vinoux.

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