Sept collectivités du Sud-Isère parmi lesquelles la Métropole grenobloise réfléchissent à la mutualisation et la modernisation de leurs outils de traitement et de valorisation des déchets. Avec comme projet phare de cette coopération, la reconstruction de l’usine d’incinération et la modernisation du centre de tri d’Athanor à La Tronche.

Le coût de la gestion des déchets ménagers pèse lourdement sur le budget des collectivités et les enjeux, notamment environnementaux, liés à cette compétence induisent des objectifs de plus en plus ambitieux dans les territoires. Demain, ceux-ci auront moins de déchets à incinérer mais devront assumer un volume de plus en plus important de déchets à recycler. À l’instar de la Métropole grenobloise qui prévoit dans les objectifs de son Schéma directeur des déchets 2020-2030 de réduire de moitié la poubelle des ordures ménagères et de recycler deux tiers des déchets.

De tels enjeux nécessitent de faire évoluer les outils de traitement des déchets qui, dans le Sud-Isère, sont saturés et vieillissants. D’où cette démarche de coopération territoriale qualifiée de « majeure » par Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole qui précise également : « il s’agit de réduire le coût de traitement des déchets en mutualisant nos outils, en les modernisant et en les dimensionnant au plus juste ».

Sept collectivités du Sud-Isère (voir carte ci-contre), représentant 60 % de la population du département soit près de 740 000 habitants, ont donc décidé de faire face ensemble : Grenoble-Alpes Métropole, Le Grésivaudan, le Pays Voironnais, Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté, la Communauté de communes de l’Oisans, la Communauté de communes du Trièves et la Communauté de communes de la Matheysine.

Des investissements sécurisés pour l’avenir

Parmi les premiers projets qui devraient voir le jour, l’usine d’incinération d’Athanor, propriété de la Métropole, sera intégralement reconstruite d’ici 2024 et dimensionnée pour traiter 146 000 tonnes de déchets par an, contre 180 000 tonnes aujourd’hui, selon les prévisions de chaque collectivité. Soit un investissement prévisionnel d’environ 138 M€ (HT).

À l’inverse, le centre de tri qui arrive aujourd’hui à saturation, verra sa capacité de traitement passer de 40 000 tonnes de déchets par an à 55 000 tonnes à l’horizon 2026 grâce à un investissement de 22 M€ (HT).

D’autres réflexions sont également menées telles que la transformation de l’usine de Murianette en installation de méthanisation et compostage de déchets alimentaires, la modernisation du site de compostage de la Buisse située dans le Pays Voironnais ou la logistique du transport des déchets.

Selon Christian Pichoud, Président de la communauté de communes de l’Oisans, « Cette coopération est un devoir dans l’intérêt de nos concitoyens. Aujourd’hui, nous faisons incinérer nos déchets à Bourgoin-Jallieu, ce qui n’est pas logique. C’est pourquoi nous engageons ce travail de coopération avec la Métropole ».

Même volonté affirmée du côté des autres territoires engagés parmi lesquels le Pays Voironnais, dont le président Jean-Paul Bret évoque également “la nécessité de ne pas rester isolé face aux problématiques liées au traitement des déchets”.

De g. à droite : les sept collectivités partenaires représentées par Patrick Cholat, vice-président de la communauté d’agglomération du Pays Voironnais, Jean-Paul Bret, président de la communauté d’agglomération du Pays Voironnais, Frédéric De Azevedo, président de la communauté de communes de Saint-Marcellin-Vercors-Isère, Christian Pichoud, président de la communauté de communes de l’Oisans, Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, Jérôme Fauconnier, président de la communauté de communes du Trièves, Francis Gimbert, président de la communauté de communes du Pays du Grésivaudan, Éric Balme, vice-président de la communauté de communes de la Matheysine et Georges Oudjaoudi, vice-président de la Métropole grenobloise